Station Pont-Marcadet

, par Bruno Bretelle

Située sur les voies de banlieue de la gare de Paris-Nord, à la hauteur de la rue Ordener, la station Pont-Marcadet est desservie à la Belle-Époque par des trains du service circulaire de la Petite Ceinture et des trains-tramways assurant les liaisons entre la gare de Paris-Nord et respectivement Saint-Denis et Saint-Ouen. Un lien entre le trafic de la Petite Ceinture et le trafic banlieue en quelque sorte !

 Le bâtiment des voyageurs

Il s’agit d’un pavillon en métal et verre, édifié sur des poteaux métalliques.

Vue de la station Pont-Marcadet
Source : Paris-Atlas 1900, page 188. Cliquer pour agrandir.


La station Pont Marcadet côté rue.
L’accès à la gare se faisait depuis le pont.


Un train allant de Paris-Nord à Crépy en Valois passe à la hauteur de la station Pont Marcadet en 1948
Ce train emprunte la voie menant à la Petite Ceinture. Il est tracté par une locomotive 230 D de l’ancienne Compagnie du Nord.


Entrée de la station Pont Marcadet.


La station Pont Marcadet côté quais
Un bâtiment construit sur une plate-forme métallique.

 Le service circulaire de la Petite Ceinture

À la Belle Époque, la station Pont-Marcadet permet de prendre le train pour rejoindre la Petite Ceinture. Voir l’article consacré au service circulaire Nord pour plus de détails.

Train de la Petite Ceinture venant de Paris Nord arrêté à la station Pont Marcadet
La matériel roulant est celui de la Petite Ceinture. Photographie prise entre 1902 et 1908. Cliché Petiet.


Train circulaire Paris Nord - Paris Nord via la Petite Ceinture à la station Pont-Marcadet
Le train est composée d’une locomotive 030T de la Ceinture, de 2 fourgons, d’une voiture de 1re classe et de 7 voitures de 2e classe de la Compagnie du Nord.

 Les trains-tramways de la Compagnie du Nord

Cette station est également desservie par les trains-tramways qui circulent entre Paris-Nord et respectivement Saint-Denis et Saint-Ouen-Les -Docks.

Une rame de train-tramway à quai à la station Pont-Marcadet
La locomotive-tender à vapeur est une 220 T série 2311 à 2380 dite « Ravachol » de la Compagnie du Nord.

Un train-tramway est tout d’abord un train léger dans le sens défini par le décret du 9 mars 1889, c’est à dire des trains qui :

  • « Sont dispensés d’avoir, entre le moteur et la première voiture à voyageurs, un fourgon ou une voiture ne portant pas de voyageurs et dont le personnel peut être réduit à un mécanicien, sans chauffeur, et un conducteur » ;
  • Peuvent desservir de simples points d’arrêts tels que « passages à niveau, inférieurs ou supérieurs ».

Mais à la différence des trains légers ordinaires, les trains-tramways :

  • « Sont dispensés de transporter les bagages, les chiens, les articles de messagerie, les animaux, la poste, les aliénés, les prisonniers, etc., de contenir des compartiment pour les dames seules » ;
  • « Ne peuvent que comporter des voitures de 2e et de 3e classe » ;
  • Ont une composition qui « peut être réduite à deux voitures ».

Ces éléments sont extraits du « Livret Chaix - Guide Officiel des Voyageurs spécial pour le Chemin de fer du Nord et lignes de correspondance » pour le service d’été au 12 juin 1894.

Autrement dit, les trains-tramways sont exploités à l’aide d’un personnel réduit pour l’époque et peuvent s’arrêter à de simples points d’arrêts ne comportant ni quai ni bâtiment de voyageurs. Ils permettent d’assurer à peu de frais un service de voyageurs sur des lignes à faible trafic et dont les arrêts sont proches les uns des autres.

À noter qu’au début des années 1890, la Compagnie du Nord envisage de faire circuler des trains-tramways dans les embranchements souterrains qu’elle projette de construire pour relier la gare de Paris-Nord aux Halles et à l’Opéra. Si l’histoire avait été différente, le Métro de Paris aurait pu être exploité durant les premières années de son existence par un tel matériel !

Affiche concernant les trains-tramways de la banlieue Nord de Paris
Affiche de la Compagnie du Nord. Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France.

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