Prolongement de la ligne de tramway T2

Le projet de prolongement de la ligne de tramway T2 à Paris a fait l’objet d’une première concertation préalable de juin à septembre 2001, sur la base d’un tracé empruntant à Paris les voies de la Petite Ceinture. Malgré le bilan globalement favorable à ce tracé, la Ville de Paris a insisté afin qu’un autre tracé soit emprunté, notamment entre Balard et la Porte de Versailles. Le motif officiel indiqué pour l’étude de ce nouveau tracé est « que la solution proposée risquait de poser des problèmes d’insertion dans l’espace public, en particulier dans la perspective d’une extension ultérieure jusqu’à la Porte de Versailles ». En clair, des riverains du viaduc de la Petite Ceinture, en particulier habitant entre la rue du Hameau et la rue de Vaugirard, ont exprimé leur crainte des nuisances sonores et visuelles qu’engendreraient par la circulation de tramways près de leurs fenêtres. Prenant en compte ces craintes, la Ville de Paris a donc demandé une seconde concertation proposant un nouveau tracé qui longe le Boulevard Périphérique au Sud, à la limite de Paris et d’Issy-Les-Moulineaux. Le bilan de cette concertation est favorable au nouveau tracé selon la Ville de Paris. Il est vrai que desservant des quartiers moins habités que ceux traversés par la Petite Ceinture, ce tracé provoque moins de contestation...

Il est regrettable que la réaction officielle des élus parisiens, tant de droite que de gauche, n’a pas été de demander la présentation de solutions techniques, ferroviaires ou paysagères, capables de confiner ces nuisances, voire d’améliorer le cadre de vie actuel des riverains de la ligne dans ce quartier. Alors que de telles solutions existent, comme les dispositifs d’insonorisation des voies expérimentés par la SNCF l’année dernière sur la Petite Ceinture à la hauteur de la Porte de Clignancourt (cf. le numéro de Ceinture Express, daté de février 2002), des murets ou des pergolas végétalisées. Au passage, notons que cette concertation a permis à certains de ces riverains d’exprimer leur préférence pour un projet de « traitement paysager réversible » (délibération DVD 2002-15), c’est à dire de promenade plantée, contre tout projet de transport urbain de voyageurs. Imaginent-ils cependant les nuisances, tant sonores que visuelles, que pourraient provoquer la circulation de personnes devant leurs fenêtres ?

Notons au passage que la Ville de Paris a remarqué le travail de l’ASPCRF, puisqu’elle a écrit dans la délibération DVD 2002-15 : « Enfin, des associations, et en particulier l’Association pour la Sauvegarde de la Petite Ceinture de Paris et de son Réseau Ferré, se sont fortement fait entendre et ont exprimé leur soutien au tracé initial sur la Petite Ceinture ferroviaire, arguant notamment d’une perte de performance du tramway du fait de son insertion en voirie ».
Notons également que l’AUT Île-de-France, dont des membres sont partie prenante dans le TEF, a envoyé le 24 juin 2002 un courrier à Madame Anne Bolliet, Directrice Générale du STIF (Syndicat des Transports d’Île-de-France, l’autorité organisatrice des transports de voyageurs en Île-de-France), afin de lui signaler que « l’AUT est très favorable au prolongement du T2 d’Issy-Val-de-Seine à la Porte de Versailles, mais conteste fermement le choix d’un tracé longeant le boulevard périphérique. L’AUT Île-de-France souhaite que le T2 rejoigne la Porte de Versailles en empruntant le raccordement et les voies de la Petite Ceinture ferroviaire. » Le schéma de principe du prolongement de la ligne T2 n’est pas encore approuvé par le conseil d’administration du STIF.

La ligne de tramway T2 près de la station Les Millons. Un décor analogue à celui de la Petite Ceinture. (cliché ÓB. Chatreau)

Suite à cette seconde concertation, le Conseil de Paris a approuvé au mois d’avril le schéma de principe du prolongement du T2 jusqu’à la Porte de Versailles empruntant la variante routière. Il a également autorisé le Maire de Paris, « comme il s’agit d’un projet inscrit au Contrat de Plan État-Région, [...] à solliciter les subventions correspondantes auprès du Conseil Régional d’Île-de-France et auprès des services de l’État ». La décision d’attribuer des financements à ce projet sera étudiée l’année prochaine dans le cadre de la Clause de Revoyure du Contrat de Plan État-Région.