Alerte à la pollution aux particules fines : si on essayait le train sur la Petite Ceinture ?

, par Bruno Bretelle

Petite Ceinture ferroviaire : situation et correspondances possibles avec les réseaux RER et Transilien

Simple constat de bon sens : on a beau repeindre un mur, cela ne l’empêche pas de s’effondrer.

De la même manière, on a beau prôner l’écologie, comme certains candidats aux prochaines élections municipales à Paris le font actuellement, en voulant transformer la Petite Ceinture ferroviaire en promenade ou en piste cyclable, ce n’est pas cela qui aidera à faire disparaître les causes de la pollution atmosphérique aux particules fines. En outre, les efforts physiques dont la pratique du vélo et du jogging sont fortement déconseillés dans une telle situation de pollution.

A contrario, rétablir un transport en commun de voyageurs sur la Petite Ceinture offre de nombreux avantages, dont les principaux sont d’ajouter une offre de transports à un réseau très souvent saturé et de renforcer le maillage du réseau existant, autrement dit d’augmenter les itinéraires possibles. Ce qui, concrètement, peut se traduire selon les cas par une réduction du temps de transport ou l’ajout d’itinéraires de substitution en cas de problème sur le tronçon parisien d’une ligne de métro ou de RER.

Certes, aux endroits où la Petite Ceinture est proche des habitations existe la question des nuisances pour les riverains. Mais notons tout d’abord que si cette question se pose, c’est parce que la Petite Ceinture existe, contrairement aux lignes de métro du Grand Paris qui devront attendre plusieurs années avant d’être creusées. Notons ensuite que des nuisances existent également dans le cas où la ligne est transformée en une piste cyclable ou une promenade. Et ce ne sont pas les solutions techniques d’isolation des voies ferrées ou des immeubles qui manquent pour minimiser les nuisances ferroviaires tout en mettant en valeur les paysages de la Petite Ceinture.

Justement, concernant ces paysages, la voie ferrée constitue leur ADN, leur nature profonde qui donne à ce site son ambiance si singulière à Paris. La remise en service d’un transport en commun de voyageurs permettra au plus grand nombre de la parcourir et de profiter des espaces inutiles pour le transport, mis en valeur autant pour les habitants des quartiers traversés par la ligne que pour ceux de la région Île-de-France, comme c’est déjà le cas pour la ligne de tramway T2 entre les stations Puteaux et Issy-Val de Seine. Cette mixité des usages, en réutilisant une infrastructure existante au lieu d’en créer une nouvelle, participera à la réduction de la pollution atmosphérique en facilitant le transfert de la route vers le rail, et profitera du rôle de trame verte que jouent en Île-de-France les voies ferrées, même exploitées quotidiennement (comme la ligne de banlieue de Paris-Saint lazare à Saint-Nom La Bretèche), pour propager la nature en ville.

Il ne manque plus que des candidats aux élections pour défendre un tel projet d’avenir.